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Page:Condorcet Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain.djvu/118

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précision, rassemblées avec discernement, pouvoient éclairer la pratique, répandre les méthodes utiles : mais on étoit encore bien loin du siècle des expériences et des observations calculées.

Les arts mécaniques commencèrent à se lier aux sciences : les philosophes en examinèrent les travaux, en recherchèrent l’origine, en étudièrent l’histoire, s’occupèrent de décrire les procédés et les produits de ceux qui étoient cultivés dans les diverses contrées, de recueillir ces observations, et de les transmettre à la postérité.

Ainsi, l’on vit Pline embrasser l’homme, la nature et les arts, dans le plan immense de son histoire naturelle ; inventaire précieux de tout ce qui formoit alors les véritables richesses de l’esprit humain ; et ses droits à notre reconnoissance ne peuvent être détruits par le reproche mérité d’avoir accueilli, avec trop peu de choix et trop de crédulité, ce que l’ignorance ou la vanité mensongère des historiens et des voyageurs, avoit offert à son insatiable avidité de tout connoître.