Page:Condorcet Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain.djvu/181

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
(173)

liberté, par l’affoiblissement et l’appauvrissement des seigneurs, elle étendoit les relations des peuples européens avec les Arabes, liaisons que déjà leur mélange avec les chrétiens d’Espagne avoit formées, que le commerce de Pise, de Gênes, de Venise, avoit cimentées. On apprit la langue des Arabes ; on lut leurs ouvrages ; on s’instruisit d’une partie de leurs découvertes : et si l’on ne s’éleva point au-dessus du point où ils avoient laissé les sciences, on eut du moins l’ambition de les égaler.

Ces guerres, entreprises pour la superstition, servirent à la détruire. Le spectacle de plusieurs religions finit par inspirer aux hommes de bon sens une égale indifférence pour ces croyances également impuissantes contre les vices ou les passions des hommes, un mépris égal pour l’attachement également sincère, également opiniâtre de leurs sectateurs à des opinions contradictoires.

Il s’étoit formé en Italie des républiques, dont quelques-unes avoient imité les formes des républiques grecques, tandis que les autres essayèrent de concilier avec la ser-