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Page:Condorcet Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain.djvu/343

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moines, qui ne portoient chez ces peuples que de honteuses superstitions, et qui les révoltoient en les menaçant d’une domination nouvelle, on verra succéder des hommes occupés de répandre, parmi ces nations, les vérités utiles à leur bonheur, de les éclairer sur leurs intérêts comme sur leurs droits. Le zèle pour la vérité est aussi une passion, et il doit porter ses efforts vers les contrées éloignées, lorsqu’il ne verra plus autour de lui de préjugés grossiers à combattre, d’erreurs honteuses à dissiper.

Ces vastes pays lui offriront ici des peuples nombreux, qui semblent n’attendre, pour se civiliser, que d’en recevoir de nous les moyens, et de trouver des frères dans les européens, pour devenir leurs amis et leurs disciples ; là, des nations asservies sous des despotes sacrés ou des conquérans stupides, et qui, depuis tant de siècles, appellent des libérateurs ; ailleurs, des peuplades presque sauvages, que la dureté de leur climat éloigne des douceurs d’une civilisation perfectionnée, tandis que cette même dureté repousse également ceux qui voudroient leur en faire connoître les avantages ; ou