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mènes étoient soumis à des lois générales et calculées.

On reconnoît aisément, dans ces deux idées, et les systêmes hardis de Descartes, et la philosophie de Newton.

Pythagore découvrit par ses méditations, ou reçut des prêtres, soit de l’Égypte, soit de l’Inde, la véritable disposition des corps célestes et le vrai systême du monde : il le fit connoître aux Grecs. Mais ce systême étoit trop contraire au témoignage des sens, trop opposé aux idées vulgaires, pour que les foibles preuves, sur lesquelles on pouvoit en établir la vérité, fussent capables d’entraîner les esprits. Il resta caché dans le sein de l’école pythagoricienne, et fut oublié avec elle, pour reparoître vers la fin du seizième siècle, appuyé de preuves plus certaines, qui ont alors triomphé et de la répugnance des sens et des préjugés de la superstition, plus puissans encore et plus dangereux.

Cette école pythagoricienne s’étoit répandue principalement dans la grande Grèce ;