Page:Conférences sur la reliure et la dorure des livres.djvu/19

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dernier qui, comme disposition, est de tous points semblable aux livres pliants des anciens.

Ainsi donc pour la première fois, voilà un livre protégé et garanti dans une forme nouvelle alors, mais qui fut l’idée première de notre reliure moderne.

On s’aperçut ensuite, car enfin il n’y a que l’expérience qui vous fait modifier les choses, que ces papyrus ou parchemins pliés, tout en donnant des livres d’un format plus commode, ne réalisaient pas encore la perfection, et n’étaient pas entièrement faciles à manier ; car, il suffisait d’un moment d’inattention, pour que tout ou partie de l’ouvrage vous glissât dans les doigts, et se détériorât; et c’est pour remédier à cet inconvénient, et aussi afin de déterminer d’une façon complète le mode de conservation de la reliure, que l’idée vint de coudre tout un côté des plis de ce paravent, celui sur lequel rien n’était écrit.

Les Chinois et les Japonais, pour leurs livres courants, ont adopté une demi-mesure qui n’est ni celle des anciens ni celle des autres peuples. Ils conservent sur le devant les feuilles pliées, tandis que les fonds sont coupés et fixés entre eux avec des piqûres comme le spécimen ci-joint.

Comme vous pouvez vous en rendre compte en examinant ce volume, le texte se trouve imprimé d’un seul côté, sur une longueur de papier très grande et qui a été repliée ensuite sur elle-même, tantôt à droite tantôt à gauche en forme de paravent. Les plis du dos aussi’ bien que les bouts, tête et queue, ont été alors coupés et bien égalisés, puis les feuilles ont été retenues entre elles du côté de ce dos et de ces bouts, par une forte ligature, qui ne nuit pas autrement à l’ouverture du volume.