Page:Conférences sur la reliure et la dorure des livres.djvu/36

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en pied sous une architecture qui dénote déjà le commencement de la Renaissance.

Cette plaque décorative est parlante, car sur les pilastres et dans le couronnement de l’arcature on lit la légende suivante : Sum bibliothecœ cœnobii divœ Gertrudis apud Lovanienses.

Comme on le voit, cette reliure monastique fut faite pour et dans le couvent ou l’abbaye de Sainte-Gertrude, à Louvain, au milieu du xvie siècle ; ce couvent avait adopté l’image de sa patronne pour décorer ses reliures.

Souvent, pour mieux orner les formats de grande dimension, ces sortes de miniatures étaient utilisées par deux et par quatre, soit de même motif soit de composition tout à l’ait différente.

Les encadrements sertis de filets étaient aussi quelquefois composés de petites miniatures religieuses et emblématiques, qui ressemblaient à de véritables marges imprimées prises dans les livres d’heures dont j’ai parlé tout à l’heure, ou accompagnés et souvent même exclusivement composés d’ornements courants mêlés de devises, de fleurs de lys, de rinceaux, d’animaux chimériques et de motifs les plus divers.

Voici une très belle reliure estampée à froid, qui a été reproduite dans mon Manuel de l’amateur de reliures (page 16). Elle est couverte en peau de porc parcheminée. Quatre plaques de motifs différents composent l’ornementation du centre de chaque plat. Au recto, on voit le portrait de l’empereur Charles-Quint avec ses armes et surmonté de sa devise ; à côté, celui de Jean-Frédéric, électeur de Saxe. Au-dessous, se trouvent des scènes de l’Ancien Testament : Adam et Eve tentés par le démon, l’Adoration du serpent d’airain, Moïse montrant les Tables de la Loi, la Mort