Page:Conférences sur la reliure et la dorure des livres.djvu/44

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Robert ou Robinet Macé, second du nom, en 1500, décorait ses reliures de jolies compositions et d’une très belle légende qui entourait le couronnement de la Vierge, au bas duquel était gravé son nom ; elle est bien à la hauteur de la foi religieuse qui existait alors partout, et en rapport avec le sujet, elle est ainsi conçue : Tota Pulchra Es Amica Mea Et Macula Non Est In Te. R. Mace. Traduction : Tu es toute belle, mon amie, et rien n’est maculé en toi. R. Macé.

Clément Alyandre, en 1510, et G. Pérard,en 1512, mettaient simplement leur nom gravé au bas de la plaque dont ils se servaient.

Tous ces différents documents, plus ou moins empreints de fanatisme religieux, sont l’expression du style élevé appelé gothique, et de la fin de l’époque qui suivit, et qui reçut le nom de Moyen-Age.

Avec la seconde moitié du règne de Louis XII, commencent les premiers essais de dorure sur la couverture des livres ; encore, cette dorure très discrète est-elle mélangée avec une décoration à froid plus importante. C’est à partir de cette époque que nous examinerons le style de la renaissance, pour ce qui touche à notre métier, car avant de se manifester par les splendides compositions dorées du temps de François Ier et de Henri II, elle a véritablement commencé sur les reliures à froid, dont l’ornementation, jusque-là souvent un peu heurtée, se modifie, s’assouplit dans la forme des ornements employés.

Ce n’est plus ni le chardon, ni les feuillages gothiques, ni les lignes brutales des premiers temps ou les arcatures majestueuses mais raides des xiiiee et xive siècles. Les compartiments, composés de rinceaux fleuris, renferment des motifs moins