Page:Conférences sur la reliure et la dorure des livres.djvu/47

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l’inscription: Joha.nnes Gujlebert, tout est d’un goût parfait, et on peut, avec ce spécimen, se rendre un compte exact de la perfection de la gravure de ces plaques usitées dans la décoration des reliures au commencement du seizième siècle.

Je pourrais encore multiplier les exemples sur ce sujet, mais il nous faudrait alors beaucoup plus de temps, et je ne pense pas qu’il soit nécessaire de m’étendre plus en détail sur ces reliures à froid ; je vous ai montré quelques très beaux documents avec lesquels je me suis attaché à vous faire sentir la démarcation exacte du Moyen Age et de la Renaissance, et je ne doute pas que vous ne m’ayez parfaitement compris.

Nous allons maintenant aborder les reliures avec ornements dorés, mais avant, je veux vous faire remarquer que c’est vers le commencement du xve siècle qu’apparaissent les premières tranches dorées, et mêmes ciselées au burin, celles qu’on a l’habitude d’appeler antiquées. Jusque-là on n’avait pas senti le besoin ou plutôt il est supposable qu’on n’avait pas trouvé le moyen de dorer les tranches d’une reliure. Tout en commençant à les dorer, on les a décorées comme les plats à l’aide de compartiments, de légendes, d’ornements de toute sorte, d’armoiries et surtout du nom des personnes qui commandaient la reliure. En voici quelques exemples : un volume in-8°, Decretâtes et Conutilutions de divers pontifes, Paris, Guillaume Eustace, 1509 ; la reliure en veau brun estampé à froid, avec des roulettes composées de roses à quatre feuilles et d’abeilles, a la tranche dorée et antiquée aux deux petits côtés, c’est-à-dire en tête et en queue d’un même dessin courant de forme sinueuse, rempli de roses à six feuilles. La gouttière est ornée du même motif sur les bouts, et le centre est occupé par le