Page:Conférences sur la reliure et la dorure des livres.djvu/64

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Sous Henri III, les reliures se multiplient, et celles qui lui sont offertes, aussi bien que celles qu’il commande directement, sont décorées d’emblèmes religieux qui sont bien le reflet du fanatisme dont il était imbu. Les armes de France n’occupent pas toujours la première place dans la décoration, mais c’est le crucifiement, la tête de mort, tous les emblèmes de la confrérie de la bonne mort, des devises religieuses, telles que : Spes mea Deus, memento mori, etc., qui sont les principaux motifs d’ornementation plaisant au souverain. Nous savons que Nicolas Eve était relieur à l’époque, on a retrouvé, dans les archives de Clairambault [1] un compte à lui payé, où il était désigné ainsi : A Nicolas Eve, laveur et relieur des livres et libraire du Roy. Ce mémoire concerne la reliure de quarante-deux exemplaires de statuts de l’ordre du Saint-Esprit, dont on peut voir un spécimen à l’exposition de la salle Mazarine à la Bibliothèque nationale [2]. Avec Nicolas Eve, nous voyons pour la première fois apparaître une ornementation nouvelle composée de compartiments de doubles et triples filets fins, souvent agrémentés de petits tortillons et de feuillages. Ce genre de décoration devint une mode et se continua, surtout sous

caesarodvni tvronvm.


Apud Georgium Drobetium Regium
librorum compactorem.


M. D. XCII.

Henri IV, avec Clovis Eve, relieur du roi et frère de Nicolas. Je dirai même, que ce qui caractérise

  1. Bibliothèque Nationale.
  2. N° 426.