Page:Conférences sur la reliure et la dorure des livres.djvu/68

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

recherches de M. Léopold Delisle. Toutefois, on n’a pas encore trouvé une pièce établissant l’authenticité des décorations qu’on lui attribue. Florimond Badier nous a laissé quelques belles reliures dans ce même genre qu’il a eu le bon esprit de signer. Sur la garde, en maroquin, d’un in-4o. De Imitatione Christi, 1640, on lit : Florimond Badier Fecit Inven [1], ou Badier Facies (faciebat), comme on le retrouve sur le second plat d’une très belle reliure qui faisait partie de la première vente Destailleurs [2].

Le siècle de Louis XIV vit s’établir les premiers règlements de la communauté des relieurs-doreurs de livres, qui furent donnés le 7 septembre 1686 ; les premiers gardes furent Eloy le Vasseur, Guillaume Cavelier, Denis Nyon et Marin Maugras. À compter de ce jour, les relieurs qui faisaient partie du corps de la librairie, formèrent une communauté distincte. Le nombre des artisans devint de plus en plus important ; parmi eux, je vous indiquerai ceux qui ont acquis le plus de notoriété : Anthoine Buette avait le titre de relieur du roi, de 1640 à 1650 ; il succéda dans cette même charge à son père: Macè Buette, qui mérite une mention spéciale. Ce fut lui qui inventa le papier marbré, ce papier peigne ou autre qui sert encore aujourd’hui à faire des gardes. Il appliqua même sa découverte au maroquin et on retrouve assez rarement, du reste, des spécimens couverts dans les tons lavallière ou brun clair, marbrés de noir; ce n’est pas autrement séduisant, et il ne faut pas s’étonner si l’usage en a été abandonné. Abraham du Pradel, dans son livre commode des adresses de 1692. cite Bernard Bernache comme un des meilleurs

  1. Bibliothèque Nationale (exposition de la salle Mnzarine, n°149).
  2. 16 avril 1891, n° 740.