Page:Conférences sur la reliure et la dorure des livres.djvu/74

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en étant généralement d’une grande simplicité, sont bien traitées dans toutes leurs parties ; elles sont d’autant plus à remarquer que si le xviiie siècle a créé un style de décoration gracieux et original, il n’a pas su maintenir à la même hauteur la bonne façon du fond du travail proprement dit.

Les dernières années du siècle sont la décadence du métier, car les reliures qui ont été exécutées sous la Révolution sont généralement très mal faites et ne méritent pas d’être citées ; ce sont de simples curiosités, plus ou moins rares à rencontrer et intéressantes à conserver à cause des motifs ou emblêmes révolutionnaires qui personnifiaient cette époque troublée de notre histoire.

Ici s’arrêtera l’étude de notre métier que j’ai entrepris de passer en revue dans ces petites conférences. Il ne m’était pas possible d’entrer bien à fond dans tous les sujets sans craindre de les rendre un peu arides pour le plus grand nombre ; du reste, ce n’a jamais été une histoire complète de la reliure que j’ai voulu faire, mais une causerie amusante dont il pourrait vous rester quelque chose. Je me suis attaché surtout à vous initier aux genres, à la manière dont chaque époque a compris et rendu notre métier, ainsi qu’aux divers styles qui en ont été le caractère propre. Il y a eu des hauts et bas, tantôt il est resté tel, tantôt aussi il s’est élevé à la hauteur d’un grand art.

Je désire que ces petits entretiens intimes vous aient intéressés, mon seul but a été de vous familiariser avec l’histoire de la reliure en vous amusant.

Léon GRUEL.