Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/192

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d’une façon sinistre les scènes dans l’entrepont.

« … Comme dans un éclair il me vint à l’esprit que ces maudits Chinois n’étaient pas tenus de comprendre le sentiment qui nous faisait agir ; or nous nous comportions en apparence comme des brigands qualifiés. Il ne fait jamais bon de séparer un Chinois de son argent, du moins quand il est le plus fort. Par un tel temps, pour risquer un cambriolage il eût fallu être vraiment forcené ; mais qu’est-ce que ces gueux connaissaient de nous ? Aussi sans perdre mon temps à réfléchir, je fis sortir tout l’équipage en un clin d’œil. Notre ouvrage était fini — que le vieux avait tant à cœur ! — Nous leur cédâmes la place sans rester à leur demander comme ils se sentaient. Je suis convaincu que s’ils n’avaient pas été aussi impitoyablement secoués, et (tous sans exception) effrayés d’avoir à se tenir debout, nous aurions été mis en pièces. C’était complet, je vous assure ! et vous pouvez battre les mers du Nord et du Sud et jusqu’à la consommation des siècles