Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/32

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jours beau temps comme ça, le coolie monte en haut. Fait comme ça — Phoooooo ! » Il dilata sa poitrine et gonfla ses joues. « Compris, John ? respirer air frais. Bon, hein ? Lui laver pantalons, manger chow-chow en haut — compris John ? »

Son imagination s’échauffait. Jouant de la bouche et des mains, il faisait simulacre de manger du riz et de laver des vêtements et le Chinois qui dissimulait la méfiance que lui inspirait cette pantomine sous un air recueilli nuancé d’une délicate et subtile mélancolie, promenait ses yeux en amande, de Jukes au panneau et du panneau à Jukes.

— « Très bien », murmura-t-il d’une voix basse et désolée. Puis glissant le long des ponts, contournant les obstacles, il disparut soudain dans un plongeon, sous une élingue chargée de dix sacs poussiéreux emplis de je ne sais quelle précieuse marchandise à odeur nauséabonde.

Le capitaine Mac Whirr, cependant, s’était rendu sur la passerelle, puis dans la chambre des cartes où traînait une lettre commencée depuis deux jours, une de ses