Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tout ; il s’en fichait comme du juron d’un étameur.

On eût cru qu’il allait pleurer, mais ayant repris son souffle il continua, dans un obscur grognement : « Je vais les faire se barrer, moi » et s’éloigna précipitamment. Un instant encore il s’arrêta sur le capot et tendit le poing vers le ciel d’où tombait une extraordinaire ombre puis, avec une imprécation, il s’engouffra dans le trou noir.

Quand Jukes se retourna, ses yeux tombèrent sur le dos voûté et les larges oreilles cramoisies du capitaine qui avait traversé la passerelle.

— « C’est un homme très violent, ce second mécanicien », dit Mac Whirr sans regarder Jukes.

— « Un fameux second, en tous cas » grommela Jukes. « Ils ne peuvent pas maintenir la pression » ajouta-t-il rapidement, se précipitant pour agripper la lisse en vue du prochain coup de roulis.

Le capitaine Mac Whirr, qui n’y était pas préparé, piqua un petit trot, puis,