Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/81

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son roulis régulier commença de piquer de brefs plongeons.

« Cela sort de la plaisanterie » pensa Jukes. Et tandis qu’il échangeait avec le capitaine des hurlements explicatifs, une brusque recrudescence de ténèbres renforça la nuit, tombant devant leurs yeux comme quelque chose de palpable. On eût dit l’extinction de toutes les lumières voilées de ce monde. Jukes était content, indiscutablement, de sentir à côté de lui son capitaine. Cela le soulageait, tout comme si cet homme, simplement en s’amenant sur le pont, avait pris le plus lourd de la tempête sur ses épaules.

Tel est le prestige, le privilège et le poids du commandement.

Mais le capitaine Mac Whirr, lui, ne pouvait espérer de personne sur terre un soulagement analogue. Tel est l’isolement du commandement. Il s’efforçait de scruter les intentions cachées de cette attaque, d’en supputer les directions, les ressources, à la manière des marins vigilants dont le regard plonge dans l’œil du vent comme dans l’œil d’un adversaire. Mais le vent