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tements mi-partie en soie de différentes couleurs. On reconnaissait aisément les gens du comte Guy à leur costume noir, moiré du côté droit, et jaune d’or du côté gauche. D’autres étaient vêtus de pourpre et de vert, d’autres de rouge et de bleu, suivant la couleur de leur maître.

Les chasseurs et les fauconniers fermaient la marche. En avant des premiers marchaient une cinquantaine de chiens retenus par des laisses en cuir ; c’étaient des braques et des limiers des meilleures races.

Tous ces animaux, violemment excités par l’approche de la chasse, tiraient tellement les laisses qui les retenaient, que les chasseurs à bout d’efforts, devaient se rejeter en arrière pour les retenir.

Sur les bâtons des fauconniers, on voyait perchés des faucons et des oiseaux de chasse de toute sorte, laniers, autours et éperviers. Leurs têtes étaient toutes couvertes d’un chaperon rouge à clochettes, et leurs pattes enveloppées de cuir très-mince. De plus, les fauconniers transportaient de faux oiseaux de drap écarlate munis d’ailes, destinés à rappeler les faucons dont le vol s’égarait.

Dès que le cortége fut arrivé à une certaine distance du pont, dans un chemin plus large, les seigneurs se confondirent entre eux, sans distinction de rang et chacun rechercha un ami, ou un compagnon, pour abréger la route par de gais ou intéressants propos ; beaucoup de dames se rapprochèrent même des chevaliers.