Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/582

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seulement échappèrent à la mort et purent s’enfuir, et ils purent aller porter dans leur pays la nouvelle du triste sort de leurs compagnons. »

Les principaux seigneurs, les plus braves chevaliers périrent devant Courtray ; le nombre en était si grand que, selon l’histoire, il n’y eut en France ni château, ni seigneurie où l’on ne prît point le deuil. Partout on pleurait la mort d’un père, d’un époux ou d’un frère ; il y eut des lamentations et des gémissements dans tout le pays. Les rois et les plus illustres seigneurs furent inhumés dans l’abbaye de Groningue par les soins des chefs de l’armée flamande, ainsi que l’atteste une ancienne peinture qui se trouve encore aujourd’hui dans l’église Saint-Michel, à Courtray ; elle porte l’inscription suivante, littéralement copiée par l’archiviste Pr. van Duyse :

« Bataille de Groeninghe, qui a eu lieu le XI juillet MCCCII, dans la plaine de Groeninghe, là où passe la route d’Audenaerde, près de Courtray : voici les noms des nobles qui ont péri dans la bataille et ont été inhumés dans l’abbaye de Groeninghe :

« Le roi de Majorque, le roi de Mélinde, le duc de Corcine, le duc de Brabant, l’évêque de Beauvais, le comte d’Artois, le prince d’Aspremont, Jacques de Simpel, le comte de Clermont, le prince de