termes dans sa chronique rimée, qui a pour titre :
Spiegel historiael[1] :
« Le roi jeta sur son giron une lettre qui exhalait
une odeur de sang, car celui qui l’avait écrite y
annonçait que le comte d’Artois était mort sur le
champ de bataille, percé de cruelles et nombreuses
blessures. »
Et un peu plus loin :
« Il lui dit : Madame la reine, arrangez-vous vous-même
avec vos remords ! Que n’avez-vous mieux
réfléchi d’avance ! C’est vous qui êtes cause de
tout, et vous n’oseriez imputer ce malheur à nul
autre qu’à vous-même. »
On trouve, dans la plupart des histoires de France, Jeanne de Navarre dépeinte comme n’étant rien moins que méchante et perverse. Les Français, grâce à leur caractère éminemment national, que nous ne saurions trop louer, excusent volontiers les mauvaises qualités de leurs princes quand ceux-ci sont morts ; mais la vérité est trop palpable dans nos chroniques pour qu’on puisse douter de l’odieux caractère de la reine Jeanne.
Les magistrats de Gand, qui étaient tous léliards et croyaient que Philippe le Bel se hâterait d’en-
- ↑ Miroir historique.