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RAPPORT DE LA COMMISSION

SUR UNE PROPOSITION AYANT POUR OBJET UNE ADRESSE AU ROI
(M. de Bovis, rapporteur. — 16 novembre 1847.)


Messieurs,

Votre commission m’a délégué le soin de venir vous apporter son approbation aux propositions que vous l’avez chargée d’examiner. Ma tâche sera sans doute facile, puisqu’elle consiste à vous reproduire des considérations que j’ai déjà eu l’honneur de vous exposer.

Vous m’avez tous recommandé d’être bref, je pourrai l’être encore facilement : car, s’il faut discuter avec ceux qui protestent, entre gens de commune foi les opinions se symbolisent.

Votre adresse vous a concilié les hommes de bonne foi, mais il en est d’autres habitués à chercher la popularité à vos dépens ; vous leur enlevez une curée et vous leur créez un embarras, car en leur offrant de marcher avec eux dans l’abolition, c’est les forcer à y marcher eux-mêmes ; si vous étiez prêts, peut-être ne l’étaient-ils pas. Pourquoi alors avoir accusé vos résistances et vos lenteurs ? Vous accusiez, à votre tour, leur impuissance. — Il convenait dès lors d’attaquer la sincérité de votre adresse, pour éviter d’y répondre.

Vous, Messieurs, vous avez pris les choses au sérieux ; vous vous étiez imposé une tâche, vous l’avez faite. Vous deviez vous réunir de nouveau pour discuter un travail d’organisation : vous vous êtes réunis, vous l’avez discuté, vous l’avez voté, vous l’allez envoyer. Que vous reste-t-il désormais à faire ? Vous avez