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DESCRIPTION DU PHALANSTÈRE.


Considérations sociales sur les variations
de l’Architectonique
.

Il est pour les édifices, comme pour les sociétés, des méthodes adaptées à chaque période sociale.
Ch. Fourier.

§ I.

Toutes les idées qu’ils appliquent journellement à leurs besoins, à leurs plaisirs, à leurs commodités, ne portent-elles pas chacune le caractère de l’idée à laquelle elles doivent la naissance. Un livre n’est-il pas le signe du plan qu’un homme a formé de rassembler ses pensées comme dans un même corps ? Un char n’est-il pas le signe du plan qu’un homme a formé de se faire transporter rapidement sans fatigue ? Une maison n’est-elle pas le signe du plan qu’un homme a formé de se procurer une vie commode, et à couvert des intempéries ?
Saint Martin.


Les dispositions architectoniques varient avec la nature et la forme des sociétés dont elles sont l’image. Elles traduisent, à chaque époque, la constitution intime de l’état social, elles en sont le relief exact et la caractérisent merveilleusement.

On pourrait poser cette loi en principe, et l’établir à priori ; nous allons ici en donner la démonstration sensible en jetant un coup-d’œil rapide sur les variations et les mouvements successifs de l’art architectural dans les différentes périodes sociales.

Transportez-vous d’abord au sein d’une peuplade de Sauvages ; examinez le kraal d’une tribu noire établie sur les bords d’un fleuve de la terre africaine, ou les wigwams élevés par une horde de Peaux-Rouges dans les clairières des grandes savanes et des forêts vierges de l’Amérique. Là, ni culture, ni industrie, ni propriété ter-