Page:Considérations sur la France.djvu/17

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Monsieur le Comte,

J’ai l'honneur de vous renvoyer votre ouvrage sur la France. Cette lecture a produit sur moi une sensation si vive, que je ne puis m’empêcher de vous communiquer les idées qu'elle a fait naître.

Votre ouvrage, Monsieur le Comte, est un axiome de la classe de ceux qui ne se prouvent pas, parce qu'ils n’ont pas besoin de preuve ; mais qui se sentent, parce qu’ils sont des rayons de la science naturelle. Je m’explique ; quand on me dit : « Le carré de l’hypothénuse est égal à la somme des carrés construits sur les deux côtés du triangle rectangle. » J’en demande la démonstration, je la suis, et je me laisse convaincre. Mais quand on s’écrie : « Il est un Dieu ! » ma raison le voit ou se perd dans une foule d’idées, mais mon âme le sent invinciblement. Il en est de même des grandes vérités dont votre ouvrage est rempli. Ces vérités sont d’un