Page:Considérations sur la France.djvu/196

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et personne n’y a plus d’intérêt qu’eux. Il n’y a rien de si évident que la nécessité où sera le Roi de les maintenir à leur poste ; et il dépendra d’eux, plus tôt ou plus tard, de changer cette nécessité de politique en nécessité d’affection, de devoir et de reconnoissance. Par une combinaison extraordinaire de circonstances, il n’y a rien dans eux qui puisse, choquer l’opinion la plus royaliste. Personne n’a droit de les mépriser, puisqu’ils ne combattent que pour la France : il n’y a entre eux et le Roi aucune barrière de préjugés capable de gêner ses devoirs : il est françois avant tout. Qu'ils se souviennent de Jacques II, durant le combat de la Hogue, applaudissant, du bord de la mer, à la valeur de ces anglois qui achevoient de le détrôner : pourroient-ils douter que le Roi ne soit fier de leur valeur, et ne les regarde dans son cœur comme les défenseurs de l’intégrité de son royaume ? N'a-t-il pas applaudi publiquement à cette valeur, en regrettant (il le falloit bien) qu’elle ne se déployât pas pour une meilleure cause ? N'a-t-il pas félicité les braves de l’armée de Condé d’avoir vaincu des haines que l'artifice le plus profond travailloit