Page:Considérations sur la France.djvu/226

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pas dans le Royaume. Les hommes ne peuvent juger que par l’extérieur ; mais tel noble, à Coblentz, pouvoit avoir de plus grands reproches à se faire, que tel noble du côté gauche dans l’assemblée dite constituante. Enfin, la Noblesse françoise ne doit s’en prendre qu’à elle-même de tous ses malheurs ; et lorsqu’elle en sera bien persuadée, elle aura fait un grand pas. Les exceptions, plus ou moins nombreuses, sont dignes des respects de l’univers ; mais on ne peut parler qu’en général. Aujourd’hui la Noblesse malheureuse (qui ne peut souffrir qu’une éclipse) doit courber la tête et se résigner. Un jour elle doit embrasser de bonne grâce des enfans qu’en son sein elle n’a point portés : en attendant, elle ne doit plus faire d’efforts extérieurs ; peut-être même seroit-il à désirer qu’on ne l’eût jamais vue dans une attitude menaçante. En tout cas, l’émigration fut une erreur, et non un tort : le plus grand nombre croyoit obéir à l’honneur.

 Numen abire jubet ; prohibent discedere leges.

Le Dieu devoit l’emporter.

Il y auroit bien d’autres réflexions à faire sur ce point ; tenons-nous en au fait qui est