Page:Considérations sur la France.djvu/50

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mains. Il seroit au pair avec ses ennemis ; et qu’arriveroit-il dans ce moment de suspension qui accompagne nécessairement le passage d’un gouvernement à l’autre ? Je n’en sais rien. Je sens bien que les grandes conquêtes des François semblent mettre l’intégrité du Royaume à l’abri (je crois même toucher ici la raison de ces conquêtes). Cependant il paroît toujours plus avantageux à la France et à la Monarchie, que la paix, et une paix glorieuse pour les François, se fasse par la République ; et qu’au moment où le Roi remontera sur son trône, une paix profonde écarte de lui toute espèce de danger.

D’un autre côté, il est visible qu’une révolution brusque, loin de guérir le peuple, auroit confirmé ses erreurs ; qu’il n’auroit jamais pardonné au pouvoir qui lui auroit arraché ses chimères. Comme c’étoit du peuple proprement dit, ou de la multitude, que les factieux avoient besoin pour bouleverser la France, il est clair qu’en général, ils devaient l’épargner, et que les grandes vexations devoient tomber d’abord sur la classe aisée. Il falloit donc que le pouvoir usurpateur pesât longtemps sur le peuple