Page:Considérations sur la France.djvu/52

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de la république, ne voyez que la Providence qui décrète celle du Royaume.

Jetons maintenant un coup d’œil sur la persécution inouïe, excitée contre le culte national et ses ministres : c’est une des faces les plus intéressantes de la révolution.

On ne sauroit nier que le sacerdoce, en France, n’eût besoin d’être régénéré ; et quoique je sois fort loin d’adopter les déclamations vulgaires sur le clergé, il ne me paroît pas moins incontestable que les richesses, le luxe et la pente générale des esprits vers le relâchement, avoient fait décliner ce grand corps ; qu’il étoit possible souvent de trouver sous le camail un chevalier au lieu d’un apôtre ; et qu’enfin, dans les temps qui précédèrent immédiatement la révolution, le clergé étoit descendu, à peu près autant que l’armée, de la place qu’il avoit occupée dans l’opinion générale.

Le premier coup porté à l’Église fut l’envahissement de ses propriétés ; le second fut le serment constitutionnel : et ces deux opérations tyranniques commencèrent la régénération. Le serment cribla les prêtres, s’il est permis de s’exprimer ainsi. Tout ce qui l’a prêté, à quelques exceptions près, dont