Page:Considérations sur la France.djvu/87

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habile à donner ou à recevoir de ces mandats, à quelques exceptions près, physiquement et moralement inévitables ; et si l’on prétend encore joindre à un tel ordre de choses l’abolition de toute distinction et fonction héréditaire, cette représentation est une chose qu’on n’a jamais vue, et qui ne réussira jamais.

On nous cite l’Amérique ; je ne connois rien de si impatientant que les louanges décernées à cet enfant au maillot : laissez-le grandir.

Mais pour mettre toute la clarté possible dans cette discussion, il faut remarquer que les fauteurs de la république françoise ne sont pas tenus seulement de prouver que la représentation perfectionnée, comme disent les novateurs, est possible et bonne ; mais encore que le peuple, par ce moyen, peut retenir sa souveraineté (comme ils disent en-

    tribunaux, l’enfant, le fou et l’absent sont représentés par des hommes qui ne tiennent leur mandat que de la loi : or, le peuple réunit éminemment ces trois qualités ; car il est toujours enfant, toujours fou et toujours absent. Pourquoi donc ses tuteurs ne pourroient-ils se passer de ces mandats ?