Page:Considérations sur la France.djvu/96

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ridicule, fut une conjuration contre le culte ; leur ère date des plus grands forfaits qui aient déshonoré l’humanité : ils ne peuvent dater un acte sans ce couvrir de honte, en rappelant la flétrissante origine d’un gouvernement dont les fêtes mêmes font pâlir.

Est-ce donc de cette fange sanglante que doit sortir un gouvernement durable ? Qu’on ne nous objecte point les mœurs féroces et licencieuses des peuples barbares, qui sont cependant devenus ce que nous voyons. L’ignorance barbare a présidé, sans doute, à nombre d’établissemens politiques ; mais la barbarie savante, l’atrocité systématique, la corruption calculée, et surtout l’irréligion, n’ont jamais rien produit. La verdeur mène à la maturité ; la pourriture ne mène à rien.

A-t-on vu, d’ailleurs, un gouvernement, et surtout une constitution libre, commencer malgré les membres de l’État, et se passer de leur assentiment ? C’est cependant le phénomène que nous présenteroit ce météore qu’on appelle république françoise, s’il pouvoit durer. On croit ce gouvernement fort, parce qu’il est violent ; mais la force diffère de la violence autant que de la foiblesse, et