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Page:Constant - Adolphe (Extraits de la correspondance), 1960.djvu/48

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bien profond pour vous. Il se compose de mille affections différentes. Et je ne puis m’empêcher de croire que vous perdriez quelque chose en y renonçant. Je sens que notre première entrevue décidera de nos relations futures : et c’est pour cela que je vous écris. Votre pensée ne m’a pas quitté depuis mon départ. Je ne serai à Paris que le 3 prairial, au plus tôt. Je suis obligé de rester ici demain, et d’aller prendre une diligence assez loin d’ici. Je vous verrai certainement le 4. Faites que je trouve chez moi un mot qui m’annonce une bonne disposition. Serait-ce sans regrets que vous rompriez ce lien qui nous unit, et que vous renonceriez aux souvenirs de tant d’heures délicieuses doucement passées ensemble, de tant de plaisirs délicieux, de tant d’ivresses et d’oubli du monde entier au sein du bonheur le plus complet et le plus vif ? Adieu, quoi que vous fassiez, je vous aimerai toujours, comme la plus noble et la plus attrayante des femmes.

XX. Madame Lindsay à Benjamin Constant Paris, ce 30 floréal à une heure du matin, an IX. [20 mai 1801].

La lettre profondément perfide que j’ai devant les yeux, m’est garant que celle-ci