Page:Constant - Lettres à sa famille, éd. Menos, 1888.djvu/48

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INTRODUCTION 3’ pelé. M. Juste de Constant avait des relations dans cette ville, il y allait fréquemment et sa fille Louise y avait fait sa première communion. Son fils obtint sans doute l’omission de l’acte dans les registres de l’Eglise, peut-être même cette omission était-elle nécessaire. Ce mariage était donc nul et Mme de Nassau le fit observer à son neveu ; il s’en défendit.

Après la cérémonie de Brevans, la situation va se simplifier. – Nullement, elle se complique ; lisez la lettre du 16 mai 1809. - C’est une scène de drame à trois acteurs. Charlotte apprenant à Corinne son mariage avec Benjamin, devant ce même Benjamin. Quelque amateur de beaux décors place l’entrevue à Interlaken. D’après les lettres de Constant, elle ne peut avoir eu lieu qu’à Coppet.

« Elle fit de telles violences, de telles menaces de suicide et de tout ce qu’il y a de pis qu’elle a extorqué à tous deux une parole d’honneur de ne pas déclarer leur mariage jusqu’à une certaine époque et qu’il reste encore à Coppet et que cela le met dans la position du monde la plus fâcheuse et la plus ridicule, et que je ne sais pas encore comment cela finira ; je ne connais point la dame. Depuis l’affreuse scène que je t’ai contée je n’avais plus voulu de confidences. Elle fut ici l’année passée Mmede Nassau en fut enchantée et s’y est attachée beaucoup. » (Let. de R. à Ch. de C. 19 septembre 1809.)

Mmo de Staël projetait à ce moment un voyage en Amérique. En juin elle fit une course à Lyon, avec son fils aîné et quelques-uns de ses hôtes pour y voir jouer Talma. Benjamin Constant l’y accompagna, comme nous le prouvent deux lettres de lui à sa tante, datées de cette ville.