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Deux circonstances établissent entre M. Fox et M. Pitt une ressemblance apparente. Tous deux ont réclamé la réforme parlementaire ; mais il vaut la peine de comparer leurs discours sur cette amélioration. Quelle chaleur, quel entraînement, quelle sincérité dans l’un ! Quel sang-froid, quelle élégance compassée, quelle absence dame dans l’autre ! L’un va jusqu’au fond, l’autre reste à la surface ; l’un veut des réalités, l’autre s’attache aux formes ; l’un veut que le peuple soit vraiment plus libre, l’autre que l’oligarchie soit mieux déguisée. Tous deux ont échoué dans leurs tentatives sincères ou apparentes ; mais il est probable que M. Fox a gémi de sa défaite, et que M. Pitt s’en est réjoui. L’avenir décidera lequel jugeait mieux de la situation de l’Angleterre.

Un second rapport sous lequel M. Pitt et M. Fox se ressemblent, c’est qu’ils sont morts tous deux dans la vie privée ; mais il y a entre eux cette différence, que les ministres qui ont remplacé M. Fox étaient ses adversaires. Il a pu, comme membre de la chambre des communes, rendre toujours à son pays le service important d’une opposition constitutionnelle, et sa mémoire n’est point responsable des fautes de ses successeurs ; tandis que tous les ministres qui ont eu le pouvoir depuis M. Pitt, formés à