Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome premier.djvu/185

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dans les rues, à mendier ; mais, à la nuit, il se retirait dans un vieux temple. Il conservait cependant une sorte de supériorité dans sa situation ; étant d’une famille respectable, quoiqu’il fût dans la plus grande misère, il gardait encore les trois quarts de leur souffle et de leurs os ; et il ne voulut pas faire comme ces mendians des rues, qui n’avaient pas honte de se mettre à genoux et d’employer les expressions les plus serviles ; s’il obtenait quelque aumône, il s’en servait, sinon il savait endurer la faim avec patience ; quelquefois, il avait de quoi se procurer un repas ; d’autres fois, il s’en passait plusieurs jours de suite, jusqu’à ce que, ne conservant aucune trace de sa gaîté pas-

    compense ? » Lorsque Han-Yu fut nommé roi de Tson, il se ressouvint de la bonté de cette femme, et l’ayant envoyé chercher, il lui donna mille pièces d’or pour récompense.