Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome second.djvu/107

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Madame Wang s’aperçut aisément que le bruit qu’elle avait fait près de la fenêtre avait obligé Liu-pao à rompre brusquement la conversation. Son ton de voix marquait assez qu’il avait encore quelque chose de plus à dire ; mais elle en avait assez entendu ; car ayant reconnu à son air, lorsqu’il entra dans la maison, qu’il avait quelque secret à communiquer à sa femme, elle avait fait semblant de se retirer, et, prêtant secrètement l’oreille à la fenêtre, elle avait ouï distinctement ces mots : On l’enlèvera, on la mettra dans une chaise.

Ces paroles fortifièrent étrangement ses soupçons. Elle entre dans la chambre, et, s’approchant de Yang, lui déclara d’abord ses inquiétudes. « Ma belle-sœur, lui dit-elle, vous voyez une veuve infortunée, qui vous est liée par les nœuds les plus étroits d’une amitié qui fut toujours très-sincère : c’est par