Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome second.djvu/113

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ce cortège s’était rangé dans la rue sans jouer des instrumens et sans faire de bruit. Le marchand avait frappé doucement à la porte ; mais l’ayant trouvée entr’ouverte, il était entré dans la maison avec quelques-uns de ceux qui tenaient les flambeaux pour l’éclairer.

Dès que la dame Yang parut, le marchand, qui lui vit une coiffure de deuil, qui était le signal qu’on lui avait donné, se jeta sur elle, comme un épervier affamé fond sur un petit oiseau. Les gens de sa suite accourent, enlèvent la dame, et l’enferment dans la chaise qui était toute prête à la recevoir. Elle eut beau crier : On se trompe, ce n’est pas moi qu’on cherche ! Le bruit des fanfares se fit aussitôt entendre et étouffa sa voix, tandis que les porteurs de chaise volaient plutôt qu’ils ne marchaient pour la transporter dans la barque.