Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome second.djvu/137

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Madame Tsiang, qui avait vu tout ce qui s’était passé, étant revenue de son extrême frayeur, sort de dessous le lit et s’habille à la hâte, puis se tournant vers le corps et la tête coupée de son mari, elle se lamente, et pousse de grands cris. Les voisins accourent en foule pour voir de quoi il s’agit. Un si triste spectacle les consterne. Ils s’efforcent néanmoins de consoler la pauvre dame tout éplorée ; mais elle se refusait à toute consolation.

Vous voyez, leur dit-elle, mon mari égorgé ; ne cherchez pas bien loin l’assassin ; c’est Wang-kia. Quelle preuve en avez-vous, répliquèrent les voisins ? Quelle preuve, ajouta-t-elle ? J’étais cachée sous le lit ; j’ai considéré le meurtrier. C’est Wang-kia lui-même, cet ennemi juré de mon mari : j’ai remarqué sa grande barbe et sa large face : tout barbouillé qu’il était, je l’ai bien