Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome second.djvu/164

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dant deux mois. Ce trait d’hospitalité l’eût préservé des traverses que nous allons voir fondre sur lui. Sa conduite nous fait une bonne leçon, qui est exprimée dans ce proverbe : On lance des deux mains un filet de fil d’or, et l’on amène cent malheurs.

Wang ne l’eut pas plus tôt vu parti, qu’il entre dans l’intérieur de sa maison, et s’applaudit avec sa femme de s’être si bien tiré d’un si mauvais pas.

Comme il était nuit, la dame Lieou appelle ses esclaves, et leur ordonne de servir incessamment le souper. Elle commence par faire avaler à son mari un bon coup de vin chaud, pour le remettre de sa frayeur. Il avait déjà repris ses esprits, et son cœur se tranquillisait, lorsqu’il entend tout à coup frapper à la porte.

Une nouvelle frayeur le saisit. Il prend vite la lampe, et va voir de quoi il s’agit. Il trouve un nommé Tcheou-se,