Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome second.djvu/168

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tête ; je ne vois qu’un remède à mon malheur : c’est de gagner ce batelier, afin qu’à la faveur des ténèbres il jette quelque part ce cadavre. Il n’y a que ce moyen de me tirer d’intrigue. »

Sur cela il prend un paquet de plusieurs morceaux d’argent, qui faisaient environ vingt taëls, et vient rejoindre avec précipitation le batelier. « Mon maître, lui dit-il, je compte que vous me garderez le secret ; je vais vous parler confidemment. Il est vrai que je me suis attiré cette mauvaise affaire ; mais certainement il y a eu plus d’imprudence que de malice. Nous sommes l’un et l’autre de Wen-tcheou ; je me flatte que vous aurez pour moi le cœur d’un bon concitoyen. Voudriez-vous me perdre pour l’amour d’un étranger ? Quel avantage vous en reviendrait-il ? Ne vaut-il pas mieux assoupir cette affaire ? Ma reconnaissance sera propor-