Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome second.djvu/177

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de colère, appelle les autres esclaves : « Vite, leur dit-il, prenez ce coquin-là, étendez-le par terre, et déchargez-lui cinquante coups de bâton bien appliqués et de toutes vos forces. » Après l’exécution, dont il fut témoin, il se retire dans son appartement, le cœur serré de douleur.

L’esclave, se levant à peine, tout meurtri des coups qu’il venait de recevoir, se traîna, comme il put, dans sa chambre. Là, plein de rage, et se débattant comme un forcené : « Maître barbare, s’écria-t-il, ta brutalité te coûtera cher, tu n’échapperas pas à ma vengeance. » Puis, après avoir rêvé un moment : « Je n’irai pas bien loin pour en chercher l’occasion ; je l’ai dans la main, et je ne la manquerai pas ; dès que mes plaies seront guéries, tu verras de quoi je suis capable, et tu apprendras, comme dit le proverbe, « si c’est le puits qui est