Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome second.djvu/187

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change d’habit ; puis elle ordonne à une de ses esclaves de la suivre, et à une autre de marcher devant elle. Elle traverse ainsi la ville, et va se présenter à la porte de la prison publique. Dès que le mari et la femme s’aperçurent, ils parurent interdits jusqu’à ne pouvoir se parler.

Enfin Wang reprit ses esprits, et, d’une voix entrecoupée de sanglots : « Ma chère épouse, dit-il, c’est Hou, cet esclave dénaturé qui m’a précipité dans cet abîme de malheurs ! » La dame Lieou éclata sur l’heure en imprécations contre ce malheureux ; puis elle tire l’argent qu’elle avait apporté, et le remet à son mari. « Voici, dit-elle, de quoi distribuer au geolier et à vos gardes, afin qu’ils vous traitent avec douceur. » La nuit les obligea de se séparer.

La dame Lieou se retira accablée de