Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome second.djvu/24

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avait entendu dire était la vérité, et qu’il n’était pas à comparer à sa cousine. Sa passion l’emportant sur sa prudence, et lui faisant oublier toute réserve, il appelle l’ombre à haute voix en lui disant : N’êtes-vous pas Iu-Kiouan ? Oui, vous êtes la contre-partie de moi-même : qui est-ce qui nous empêcherait de nous rejoindre et de nous unir pour la vie ? En disant ces mots, il étendait ses bras vers l’eau, comme s’il eût voulu en faire sortir l’ombre.

Iu-Kiouan, qui l’entendait et qui voyait ce mouvement, sentit croître l’affection qu’elle avait déjà conçue pour lui, et elle aurait bien désiré lui répondre aussi par signes. Mais elle avait peur de ce qui pourrait arriver si on venait à l’apercevoir ; et comme jusque là elle n’avait encore rien fait contre les règles, elle se sentit naturellement retenue. Elle se contenta donc de faire