Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome second.djvu/42

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que chagrin ; mais il se prit bientôt à rire en disant : « Quoique cette affaire soit très-contrariante, c’est néanmoins une aventure assez singulière ; car on n’a jamais vu se faire la cour par l’intermédiaire de son ombre, et le récit en passera certainement à la postérité. Les parens auraient dû empêcher les choses d’en venir à ce point ; mais enfin, puisqu’elles en sont là, le plus tôt qu’elles seront arrangées sera le mieux, et j’imaginerai un moyen de les amener à bien. Je trouverai facilement un autre mari à ma fille. » Tou lui dit que s’il en agissait ainsi, il lui aurait une obligation éternelle de cette conduite, et il retourna chez lui pour informer sa femme de cette conversation. Tchin-Seng passa de la tristesse à une joie excessive : non-seulement il cessa d’injurier Lou-Koung ; mais il se mit à chanter ses louanges, et supplia ses parens