Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/123

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tre personnes différentes, et ont enfin eu recours à moi pour terminer leur débat. Votre père dit que sa femme est dans son tort ; elle, de son côté, se plaint de lui : il est reconnu depuis long-temps qu’il n’est guère possible à un magistrat intègre de se mêler des affaires de famille ; je vous ai donc fait venir pour m’informer de vous lequel de votre père ou de votre mère agissait ordinairement avec le plus de circonspection et de discernement. »

Toutes deux étaient naturellement timides et honteuses, et la vue d’un homme même seul les aurait disposées à s’enfuir ; qu’on juge donc de l’embarras où elles durent se trouver ayant tant de regards fixés sur elles ; elles étaient prêtes à se cacher sous la table. Le juge fut plus clairvoyant que les autres. Après les avoir observées quelque temps, il leur demanda comment elles