Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/16

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hélas ! que transitoire. Il n’est point de montagne et de rivière qui ne subisse quelque changement dans l’espace de mille années ; quant à une maison, il ne se passe jamais cent ans sans qu’elle soit vendue. Si vous la laissez à vos fils et à vos petits-fils, ils la livreront à d’autres avec une valeur détériorée. Il vaut mieux chercher soi-même un acheteur avant qu’elle dépérisse, car ne la vendriez-vous pas même tout ce qu’elle vaut, vous laisserez encore après vous une réputation de libéralité. On dira : « Il savait combien une maison est coûteuse, et il préféra de s’en défaire même à bas prix ; il conféra une faveur, mais il ne fut pas pris pour dupe. » Si c’est au contraire par vos enfans ou vos petits-enfans qu’elle est vendue à bon marché, mille propos sont tenus sur votre compte ; on s’écrie : « Il a gaspillé le patrimoine de ses pères ; c’est