Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/165

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pandit des larmes ; ce qui faisait voir que la honte plutôt que sa timidité naturelle l’empêchait de s’expliquer. Enfin elle lui fit cette réponse : « Vous voyez une veuve au pied du tombeau de son mari, la mort me l’a malheureusement ravi ; celui dont les os reposent sous cette tombe m’a été bien cher durant sa vie ; il m’aimait avec une égale tendresse ; même en expirant, il ne pouvait me quitter. Voici quelles furent ses dernières paroles : Ma chère épouse, me dit-il, si dans la suite tu songeais à un nouveau mariage, je te conjure d’attendre que l’extrémité de mon tombeau soit entièrement desséchée. Je te permets alors de te remarier. Or, j’ai fait réflexion que la surface de cette terre nouvellement amoncelée ne sécherait pas aisément ; c’est pourquoi vous me voyez occupée à l’éventer continuellement, afin de dissiper l’humidité. »