Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/170

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nature. C’est la vertu ou le vice qui met entre eux la différence. Comment avez — vous la hardiesse de parler de la sorte en ma présence, de condamner toutes les femmes, et de confondre injustement celles qui ont de la vertų avec des malheureuses qui ne méritent pas de vivre ? N’avez-vous pas honte de porter des jugemens si injustes, et ne craignez-vous pas d’en être puni ? »

A quoi bon tant de déclamations, répliqua le philosophe ? Avouez-le de bonne foi : si je venais à mourir maintenant, restant comme vous êtes, à la fleur de votre âge, avec la beauté et l’enjouement que vous avez, seriez-vous d’humeur à laisser couler trois, et même cinq années, sans penser à un nouveau mariage ? »

— « Ne dit-on pas, répondit la dame : Un ministre fidèle ne sert pas un second