Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/174

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mettez pas dans la tête des soupçons si chagrinans pour vous, et si injurieux pour moi. J’ai étudié nos livres, je sais nos rits : mon cœur vous a été une fois donne, il ne sera jamais à un autre, je vous le jure ; et si vous doutez de ma sincérité, je consens, et je demande de mourir avant vous, afin que vous soyez bien persuadé de mon fidèle attachement. »

— Cela suffit, reprit Tchouang-tseu ; je suis rassuré sur la constance de vos sentimens à mon égard. Hélas ! je sens que j’expire, et mes yeux se ferment à jamais pour vous. » Après ces paroles, il demeura sans respiration, et sans le moindre signe de vie.

Alors la dame éplorée, et jetant les plus hauts cris, embrassa le corps de son mari, et le tint long-temps serré entre ses bras. Après quoi elle se couvrit d’un long vêtement de deuil. Nuit