Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/185

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montables, et j’aurais de la peine à les déclarer à cette jeune veuve.

— Voyons un peu, reprit la dame, quels sont ces trois obstacles. Les voici, poursuivit le vieux domestique, tels que mon maître me les a rapportés : 1° le cercueil du mort étant exposé encore dans la salle, c’est une scène bien lugubre : comment pourrait-on s’y réjouir et célébrer des noces ? 2° L’illustre Tchouang ayant si fort aimé sa femme, et elle ayant témoigné pour lui une si tendre affection, fondée sur sa vertu et sa grande capacité, j’ai lieu de craindre que le cœur de cette dame ne reste toujours attaché à son premier mari, surtout lorsqu’elle trouvera en moi si peu de mérite. 3° Enfin, je n’ai pas ici mon équipage ; je n’ai ni meubles, ni argent : où prendre des présens de noces, et de quoi faire des repas ? Dans le lieu où nous sommes, je ne