Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/103

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qui ne lui plaisoit pas. Loin d’en profiter, il ne servit qu’à lui faire dire toutes les pauvretés dont elle put s’aviser : mais enfin l’avidité de posseder des diamans aussi beaux que ceux de Liron, mit des bornes à sa fureur, & remettant à son retour ce qui lui restoit à dire, elle partit avec une charge de bled, semblable à celle que Liron avoit menée au Moulin ; mais au lieu de la misérable monture qu’on avoit donnée a la Princesse, Pigriéche prit le plus beau mulet de l’écurie.

Quoique le plus grand bonheur qui eût pu arriver à Lisimene, eût été de voir périr dans ce voyage sa principale ennemie, la bonté de son cœur ne put lui permettre de la laisser partir sans l’instruire de la façon dont elle pouroit éviter les dangers où elle alloit se trouver exposée ; & ayant