Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/108

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doit, couché à l’ombre d’un buisson, s’étoit enveloppé la tête dans un des pans de sa casaque, afin de se garentir des mouches. Pigrieche le voyant en cet état fut tentée de le battre, non point à cause que sa négligence pouvoit être préjudiciable au profit de ceux à qui étoient les bestiaux, car elle ne se soucioit pas assez de l’avantage d’autrui pour cela, mais uniquement parce que le repos dont elle le voyoit joüir excitoit sa mauvaise humeur.

Elle se retint pourtant, en faisant réflexion que cet homme n’étoit point son esclave, & qu’il ne souffriroit peut-être pas paisiblement les corrections qu’elle avoit envie de lui faire ; qu’étant seuls dans ces lieux écartés, il pourroit bien lui rendre sans façon les coups qu’elle oseroit lui donner ; & l’appréhension qu’il