Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/121

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de ma porte vous ait épargné la peine de souffler dans vos doigts. Allez, vous n’avez que ce que vous méritez : la belle Liron en a usé bien autrement à notre égard, puisqu’elle a exposé sa vie pour nous donner des marques de sa bonne volonté. Ce ne seroit pas cette aimable fille, poursuivit-il, qui auroit ainsi laissé enlever nos troupeaux, elle s’y fût plutôt fait tuer : aussi lui avons-nous fait voir que nous sçavions reconnoître un service.

Pigriéche au lieu de s’excuser, charmée d’avoir réussi à leur faire tort, & de voir enfin qu’il y paroissoit sensible, lui répondit mille choses désobligeantes. Suis-je faite pour vous servir, lui dit-elle, & pour garder vos troupeaux ; passe pour Liron, qui est Bergere, & qui auroit fait son métier ? mais moi…. je pense