Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/129

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les suivre, mais de remarquer la route qu’ils prenoient.

A peine cette indigne créature fut revenue de son évanouissement, que toutes ses douleurs se réveillerent par ce nouvel accident. Elle voulut se lever, mais comme ses deux mains estropiées, à qui le desir de prendre avoit donné de l’agilité, lui refusérent alors le service ; elle connut qu’il lui étoit impossible de se remüer, & pour comble d’embarras la nuit, la pluie & l’orage, la venant assaillir, elle étoit réduite à se rouler dans la boue sans pouvoir s’en tirer, craignant d’ailleurs d’être accablée par la grêle, ou d’être mangée par les loups, & quelque chose de plus touchant pour elle, appréhendant que les voleurs ne vinssent enlever le butin qu’elle avoit fait au Moulin.